L’avocat et la vérité
jeudi 23 novembre 2017Maître Jean-Michel SIEKLUCKI était invité par la médiathèque de LA ROCHEFOUCAULD pour effectuer une conférence-débat sur le thème de l’avocat et la vérité le jeudi 23 novembre 2017 à 20h.
En présence de monsieur Lucien VAYSSIERE, maire de LA ROCHEFOUCAULD, le délégué à la culture, monsieur Jean-François NEVIERE a accueilli le public nombreux qui s’était déplacé pour écouter maître Jean-Michel SIEKLUCKI.
Une conférence qui aura, sans aucun doute permis d’atteindre l’objectif de qualité des interventions que s’était fixé monsieur Jean-François NEVIERE pour la médiathèque de LA ROCHEFOUCAULD.
Il faut renoncer à savoir pour juger les Hommes
De prime abord, pour l’Homme de la rue, juxtaposer les deux mots avocat et vérité dans un même sujet est un oxymore au style douteux. En questionnant le sujet, il eut été possible d’écrire dans ce cas : l’avocat hait la vérité. Bizarrement, personne ne dit jamais l’avocat est la vérité. Pourtant, comme le rappelle maître Jean-Michel SIEKLUCKI, l’avocat est un auxiliaire de justice dont la fonction est de participer à la recherche de la vérité. C’est qu’il y a une différence importante entre la recherche de la vérité, et la détermination de la vérité. La même différence que l’on trouve entre le doute et la certitude.
Qu’est-ce que la vérité ?
On se risque à avancer que la vérité est l’adéquation entre la réalité et l’Homme qui la pense… Or si la vérité dépend de l’Homme qui la pense, c’est que la vérité n’a rien d’objectif. Parce que précisément elle dépend d’un facteur fluctuant : l’Homme qui la pense. La vérité n’est donc définie par rien. Et maître Jean-Michel SIEKLUCKI de citer Anatole France : « Ceux qui veulent que les arrêts des tribunaux soient fondés sur la recherche méthodique des faits sont de dangereux sophistes et des ennemis perfides de la justice civile et de la justice militaire« .
Le bon avocat doit faire preuve de sincérité
S’il est impossible de définir ce qu’est la vérité, ce n’est pas le cas de la sincérité qui est une valeur morale. Elle constitue la vertu de celui qui s’exprime avec franchise. Sans se masquer. Sans chercher à duper. L’avocat a le droit de se tromper dans son interprétation des faits, ou d’un texte de loi. En revanche, l’avocat n’a pas le droit de ne pas être sincère.
A ce sujet, maître Jean-Michel SIEKLUCKI a rappelé longuement les obligations déontologiques des avocats. Ce cadre, parfois d’apparence rigide, est celui qui permet à sa parole d’être libre et irréprochable.
Maître Jean-Michel SIEKLUCKI a ensuite pris le temps de répondre aux questions de la salle, avant de proposer la dédicace de ses livres.
Les étudiants en droit et le élèves avocats pourront utilement se tourner vers son ouvrage intitulé : « les criminels vont-ils tous en enfer ?« . Préfacé par maître Henri LECLERC, ce recueil raconte l’expérience d’une vie d’avocat. Il y parle notamment de ce lien très particulier qui se noue entre l’avocat et son client, ce lien qui permet au défenseur d’être celui qui, le jour de l’audience, connaît le mieux cet Homme dont le sort va être fixé pour les prochaines années.
Avec beaucoup d’humilité, il livre aussi ses réflexions sur la présomption d’innocence, la vie carcérale, ou encore la solitude de l’avocat.